Je regarde au coeur du silence
Pâlir les ombres de la nuit
Rien ne bouge et pourtant je pense
A tout ce qui déjà s'enfuit
Trois mots de toi sur une lettre
Hier encore ils étaient vrais
A quoi bon jurer ou promettre
Le temps défait ce qu'il a fait
Entre hier et le jour qui vient
Il est quatre heures du matin
J'ai beau chercher de page en page
Dans un livre trop souvent lu
A ressusciter des images
Le poète ne parle plus
Même les choses familières
Me traitent comme un étranger
Le goût du whisky dans mon verre
Sur le bureau les fleurs fanées
Je ne suis plus là pour personne
Et je ne sais plus qui j'aimais
Je suis un autre et j'abandonne
Les souvenirs et les regrets
Pris au piège entre nuit et rêve
Je ne crois plus qu'au jour prochain
J'attends que le soleil se lève
Il est quatre heures du matin